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Une irrépressible attirance
J’aime la curieuse attitude de Pierre devant le résultat de cette pêche miraculeuse. Il se jette aux genoux de Jésus en lui disant « Éloigne-toi de moi ». Comme c’est contradictoire ! Il aurait été bien plus logique et plus efficace de s’écarter de Jésus… Mais cette attitude dit aussi une grande vérité de Pierre : son attirance indéfectible pour le Maître, quel que soit le péché qui l’habite. Dans l’évangile de Luc, Pierre est le seul, avec la femme qui lave les pieds de Jésus chez Simon le Pharisien (Luc 7) à porter ce titre de « pécheur » et elle, de « pécheresse » ; deux termes que l’on pourrait traduire plus crûment par « Je suis un coupable » et « cette femme était coupable ». Tous deux, pourtant, se jettent aux genoux ou aux pieds de Jésus.
Pierre saisit immédiatement toute la puissance que Jésus exerce sur lui. Dès le début de cette rencontre, la confiance l’a gagné : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur ta parole, je vais jeter les filets ». Cette confiance paiera. La foi suivra.
Cette fascination et ce tremblement mélangés feront dire à Jésus : « Sois sans crainte, Pierre ». Il y aura beaucoup d’autres : « N’ayez pas peur ». Ce sera un leitmotiv des Évangiles. Et au plus fort de l’angoisse, Pierre suivra Jésus. L’évangéliste raconte : « Pierre suivait de loin ». Certes, c’est de loin, mais c’est aussi dire qu’il est impossible de le quitter vraiment.